Les Chavagnais appelés à la Guerre 14-18

Sur 5 années, 1/4 de la population masculine âgée de 19 à 45 ans est parti à la guerre.
139 hommes partent entre 1914 et 1918 alors que Chavagne compte 660 âmes.

Évolution de l’espérance de vie

Ils ont de 19 à 45 ans alors que l’espérance de vie pour les hommes au début du XXème siècle est d’environ 55 ans.

(Voir courbe ci-contre)

 

Les aînés sont :

  • Pierre Agaesse (45 ans, parti pendant 3 ans),
  • Jean Dupont (42 ans, né au Petit Coudray, parti pendant 4 ans),
  • Armand Bagot (42 ans, né au Haut-Cramoux, démobilisé au bout de 5 mois).

 

Au recensement de la population de Chavagne de 1911, il est compté 182  personnes de la classe d’âge 20 à 39 ans.

  • 88 d’entre eux (66%) sont nés à Chavagne dans 37 lieux-dits différents de la commune (voir carte en téléchargement ci-dessous).
  • Les autres sont originaires de plus de 21 communes souvent limitrophes (11 de Mordelles ).
  • 97 (72%) sont cultivateurs au moment de leur recrutement militaire à l’âge de 20 ans.

CARTE des Lieux-dits de naissance des hommes mobilisés

Lieux-dits de naissance des hommes mobilisés

 

 

Au cours du 1er mois de la guerre (août 1914) 62 hommes sont mobilisés

 1ère semaine (1er au 7 août 1914) : 45 hommes 

  • Samedi 1er août 1914 : Pierre Lemoine de La Métaierie de Babelouse est le 1er homme à être mobilisé. Il a 42 ans, est cultivateur et est affecté à l’Arsenal de Rennes.
  • Dimanche 2 août : départ de 13 hommes dans 10 régiments différents, ils viennent de 6 lieux-dits chavagnais. Ce sont 6 cultivateurs, 1 débitant, 1 charpentier, 1 commerçant, 1 employé des pompes funèbres. Ils ont de 22 à 45 ans. 2 d’entre eux meurent au front dès septembre et décembre 1914.
  • Lundi 3 août : départ de 10 hommes dont 3 dans le 41ième RI (Régiment de Rennes). Ce sont 8 cultivateurs, 2 bouchers, ils sont âgés de 24 à 33 ans. Notons parmi eux, 2 frères Jehannin, Pierre et Jean, cultivateurs à la Sillandais, 24 et 26 ans, qui partent le même jour dans 2 régiments différents. Jean  est fait prisonnier dès 19 jours après son départ, le 22 août à Rossignol, jour le plus meurtrier que la France ait connu avec 27 000 français morts. Il est interné à Landshut en Allemagne, et démobilisé en 1919. Pierre, le plus jeune, meurt le 16 avril 1917, tué à l’ennemi, à 2 km d’Auberive dans la Marne.
  • Mardi 4 août : départ de 5 hommes dont 2 dans le 41ième RI. Ce sont 2 cultivateurs, 2 boulangers, 1 commerçant. Ils ont de 29 à 35 ans.
  • Mercredi 5 août : départ de 5 hommes dont 3 dans le 41ième RI :  4 cultivateurs, 1 manœuvre.
  • Jeudi 6 août : départ de 3 hommes de 35 à 40 ans, 2 cultivateurs ,1 tailleur.
  • Vendredi 7 août : départ de 8 hommes dont 2 dans le 41ième RI, de 24 à 40 ans , tous cultivateurs. Parmi eux, 2 frères Hubert, Léopold et Louis, 21 et 23 ans, cultivateurs aux Clôtures, partent le même jour dans le même régiment (136ième RI), et sont portés disparus le même jour le 22 août 1914, soit 15 jours plus tard, tous les 2 à Aysseaux en Belgique, lors de la bataille de Charleroi.

Du 8 au 31 août : 17 hommes mobilisés

Parmi les 62 mobilisés en août 1914, 14 hommes décèdent au front (22 %)

Les premiers décès de Chavagnais ont lieu le 22 août 1914, il s’agit des 2 frères Hubert, et de Léon Godet, cultivateur à Lesnelay, 25 ans, qui meurt à Rossignol au Nord de Virton en Belgique.

Le décès de 14 hommes partis en août s’échelonne jusqu’en 1918.

Lieux de décès au front des Chavagnais

 

 

de septembre 1914 au 18 avril 1918 : 70 hommes partent de Chavagne

  •  De septembre à décembre 1914 : 22 (Total 1914 : 84)
  • 1915 : 27
  • 1916 : 10
  • 1917 : 6
  • 1918 (en avril ) : 5

dont le 18 avril Francis Malard,19 ans, mécanicien, de La Théalais, démobilisé en 1921. On se souvient de son atelier de mécanique sur la route de l’école Ste Anne , à droite , son fils Claude a construit sa maison sur son emplacement. Son épouse Adèle tenait la cabine téléphonique jusqu’aux environs de 1980.

 

Parfois jusqu’à 4 frères sont mobilisés

Pierre, Raymond, Alphonse, Emile Dupont, cultivateurs aux Grands Chapelais , mobilisés de 1 an et demi à 5 ans (Pierre). Trois d’entre eux sont absents en même temps pendant 18 mois. Un petit frère de 10 ans, malvoyant, et une sœur de 15 ans restent à la maison avec les parents. Leur père Pierre Dupont est adjoint à la municipalité dont le Maire est Louis Gruel (élections du 19 mai 1912), agriculteur à la  Biodais. Des descendants sont toujours à    Chavagne et à la ferme des Grands Chapelais.

3 frères Louazel partent de la ferme voisine, les Petits Chapelais, entre août et décembre 1914.

Frédéric, Jean-Pierre, Jean, Charles Fontaine, cultivateurs à La Touche sont absents de 3 à 5 ans, et ont plus de 32 ans à leur incorporation. Beaucoup de leurs descendants vivent à Chavagne ou dans les environs actuellement (famille Dubreuil, Lebreton, …)

Louis, Pierre, Léon, Armand Godet, cultivateurs à Lesnelay, ont entre 24 et 35 ans à leur incorporation, 2 partent la 1ère semaine d’août, les 2 autres début 1915 Léon meurt dès août 1914, les 3 autres ne sont démobilisés qu’en 1919.

Ambroise, Jean-Marie, Charles, Louis Gruel. Ils sont nés aux Evignés. Charles, 26 ans, est ecclésiastique. Il va au front d’Orient, est blessé en 1916, a été curé de Miniac-sous-Bécherel,       décède en 1964. Les autres sont cultivateurs, et sont démobilisés en 1919. Ils ont encore beaucoup de famille à Chavagne et dans les environs.

 

21 hommes de Chavagne partent dans le 41ième RI, régiment de bretons dont le rassemblement s’est fait à Rennes.

 

Les noms de famille les plus fréquents parmi les appelés :

  • Fontaine : 11 (La Touche, Egacé, Gravier)
  • Dupont : 10 (Les Grands Chapelais, Petit Coudray, Champ Fleuri, Bois Gauthier)
  • Godet : 7 (Lesnelay, Ménard)
  • Gruel : 6 (Evignés ,Maredoux)
  • Thomas :6 (Les Clôtures, Riaudière)
  • Maudet : 5 (Clos bourg, Lesnelay, Riaudière)
  • Chaperon : 5 (nés hors Chavagne)
  • Brisorgueil : 4 (Les friches ,Grippay)
  • Cocault : 3 (Babelouse)
  • Dubreuil : 3 (Bourg, Épine)
  • Milon : 3 (nés hors Chavagne)
  • Roussel : 3 (Clos bourg, Guignardière)

 

  • 29 soldats (22 %) reçoivent une décoration : médaille ou croix de guerre
    22 hommes sur 139 décèdent au front (16 %)

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